Gregorio Sánchez Sancho
1899-1936
Né le 19 avril 1899 à Valdecarros (Salamanque), Gregorio reçut le baptême le 23 suivant, et la confirmation en 1909. Il était le troisième fils de la famille.
Tout jeune, on le voyait toujours avec des livres entre les mains. En 1910, il entra au Collège thérésien (carme) de Medina del Campo, où se trouvait déjà un de ses frères.
Après le noviciat à Segovia, il prit l’habit en 1915 et fit la profession religieuse en 1916, prenant le nom de Tirso de Jésus-Marie.
Ses études de philosophie achevées (Ávila, 1920), ainsi que celles de théologie (Tolède et Salamanque), il fut ordonné prêtre en 1923 à Segovia.
Il fut envoyé en mission à Cuba, où il se trouvait dès 1924. Il exerça son activité pastorale à La Havane, à Ciego de Ávila, Matanzas, Sancti Spiritus. Il fut directeur de l’apostolat de la prière, prédicateur recherché pour les grandes occasions.
Ce bon prêcheur écrivait beaucoup, y compris des poèmes, qui furent publiés dans un journal paroissial.
Les nouveaux Supérieurs d’Espagne le rappelèrent en 1933, pour la communauté de Tolède. Il continua d’écrire de nombreux articles, des poésies, en plus de son activité pastorale à Tolède, Madrid, Talavera, Salamanque.
De retour de Madrid à Tolède, le 19 juillet 1936 au soir, il reçut l’hospitalité chez une pieuse personne, sur le conseil du Supérieur ; le lendemain, il rejoignit le couvent, et le 21 au soir, il retourna chez cette personne, jusqu’au 24 août, vivant dans le plus grand recueillement.
Au matin du 24 août, des miliciens frappèrent. Il alla ouvrir, après s’être agenouillé quelques secondes devant l’image de la Sainte Vierge. Les miliciens lui demandèrent ses papiers. Il ne les avait pas encore tous mis à jour, depuis son retour de Cuba.
Ils l’emmenèrent au commissariat, et le laissèrent revenir à la maison, où il demanda à prendre une tisane de tilleul. Pendant que la Dame la préparait, les miliciens revinrent et cette fois arrêtèrent le père Tirso.
On le transporta de ci et de là, pour le mettre finalement dans la prison provinciale, le 27 août, en attente d’un jugement. Prisonnier, le père Tirso est «suspect».
Une sorte de «jugement» a lieu. Le juge lui demande s’il est voyageur de commerce : le père Tirso le laisse dire ; quand on lui demande quelle a été sa participation dans les tirs qui se sont échangés dans le couvent (où il n’était pas les jours précédents), il répond qu’il n’y a pas participé, et précise alors qu’il est Religieux carme. Le juge est bien obligé de conclure qu’il n’y a pas d’élément à charge de l’accusé.
Cependant le Tribunal Populaire écrit que, le 6 septembre à neuf heures, on procède contre Gregorio Sánchez Sancho, pour rébellion militaire. De plus, la session se tient dans le palais archiépiscopal de Tolède. On revient sur la «participation» du père Tirso aux tirs échangés depuis le couvent (en effet, des gardes civils s’étaient retranchés dans le couvent et tiraient sur les républicains pour les empêcher d’entrer dans la ville) : on voulait absolument que le père Tirso eût été à la tête des retranchés.
La sentence tomba, inexorable : le père Tirso, accusé de «rébellion militaire», était condamné à mort.
De retour à la prison, dans la journée du 6 septembre, le père Tirso écrivit à ses parents ses sentiments de pardon envers ceux qui l’avaient condamné et leur demanda de pardonner aussi à leur tour.
Au matin du 7 septembre, on l’emmena soi-disant à Ocaña, mais on s’arrêta au cimetière. Le Père demanda : Vous ne me disiez pas qu’on allait à Ocaña ? Et pour toute réponse, on lui répondit qu’il fallait exécuter la sentence.
Devant le mur du cimetière, les soldats et les miliciens tirèrent au sort pour désigner qui tirerait. On demanda au Père comment ils devaient tirer, et s’il fallait lui bander les yeux, à quoi il répondit qu’ils fissent comme ils voulaient, puis il demanda à avoir les yeux bandés, tout cela avec un calme impressionnant.
Tenant son crucifix entre les mains, il le baisait et disait des mots de miséricorde, de bonté, de pardon envers tous ceux qui allaient lui enlever la vie. Au moment de mourir, il pardonna encore à ses bourreaux, les bénissant et leur montrant son amour fraternel.
Une première décharge fit tomber le Religieux, mais il n’était pas mort. On rappela les miliciens, qui à leur tour interrogèrent le médecin : ce dernier constata qu’effectivement le Religieux n’était pas mort, et les miliciens tirèrent à nouveau.
C’était au matin du 7 septembre 1936.
Gregorio-Tirso Sánchez Sancho fut béatifié en 2007.
Gregorio Sánchez Sancho
1899-1936
Né le 19 avril 1899 à Valdecarros (Salamanque), Gregorio reçut le baptême le 23 suivant, et la confirmation en 1909. Il était le troisième fils de la famille.
Tout jeune, on le voyait toujours avec des livres entre les mains. En 1910, il entra au Collège thérésien (carme) de Medina del Campo, où se trouvait déjà un de ses frères.
Après le noviciat à Segovia, il prit l’habit en 1915 et fit la profession religieuse en 1916, prenant le nom de Tirso de Jésus-Marie.
Ses études de philosophie achevées (Ávila, 1920), ainsi que celles de théologie (Tolède et Salamanque), il fut ordonné prêtre en 1923 à Segovia.
Il fut envoyé en mission à Cuba, où il se trouvait dès 1924. Il exerça son activité pastorale à La Havane, à Ciego de Ávila, Matanzas, Sancti Spiritus. Il fut directeur de l’apostolat de la prière, prédicateur recherché pour les grandes occasions.
Ce bon prêcheur écrivait beaucoup, y compris des poèmes, qui furent publiés dans un journal paroissial.
Les nouveaux Supérieurs d’Espagne le rappelèrent en 1933, pour la communauté de Tolède. Il continua d’écrire de nombreux articles, des poésies, en plus de son activité pastorale à Tolède, Madrid, Talavera, Salamanque.
De retour de Madrid à Tolède, le 19 juillet 1936 au soir, il reçut l’hospitalité chez une pieuse personne, sur le conseil du Supérieur ; le lendemain, il rejoignit le couvent, et le 21 au soir, il retourna chez cette personne, jusqu’au 24 août, vivant dans le plus grand recueillement.
Au matin du 24 août, des miliciens frappèrent. Il alla ouvrir, après s’être agenouillé quelques secondes devant l’image de la Sainte Vierge. Les miliciens lui demandèrent ses papiers. Il ne les avait pas encore tous mis à jour, depuis son retour de Cuba.
Ils l’emmenèrent au commissariat, et le laissèrent revenir à la maison, où il demanda à prendre une tisane de tilleul. Pendant que la Dame la préparait, les miliciens revinrent et cette fois arrêtèrent le père Tirso.
On le transporta de ci et de là, pour le mettre finalement dans la prison provinciale, le 27 août, en attente d’un jugement. Prisonnier, le père Tirso est «suspect».
Une sorte de «jugement» a lieu. Le juge lui demande s’il est voyageur de commerce : le père Tirso le laisse dire ; quand on lui demande quelle a été sa participation dans les tirs qui se sont échangés dans le couvent (où il n’était pas les jours précédents), il répond qu’il n’y a pas participé, et précise alors qu’il est Religieux carme. Le juge est bien obligé de conclure qu’il n’y a pas d’élément à charge de l’accusé.
Cependant le Tribunal Populaire écrit que, le 6 septembre à neuf heures, on procède contre Gregorio Sánchez Sancho, pour rébellion militaire. De plus, la session se tient dans le palais archiépiscopal de Tolède. On revient sur la «participation» du père Tirso aux tirs échangés depuis le couvent (en effet, des gardes civils s’étaient retranchés dans le couvent et tiraient sur les républicains pour les empêcher d’entrer dans la ville) : on voulait absolument que le père Tirso eût été à la tête des retranchés.
La sentence tomba, inexorable : le père Tirso, accusé de «rébellion militaire», était condamné à mort.
De retour à la prison, dans la journée du 6 septembre, le père Tirso écrivit à ses parents ses sentiments de pardon envers ceux qui l’avaient condamné et leur demanda de pardonner aussi à leur tour.
Au matin du 7 septembre, on l’emmena soi-disant à Ocaña, mais on s’arrêta au cimetière. Le Père demanda : Vous ne me disiez pas qu’on allait à Ocaña ? Et pour toute réponse, on lui répondit qu’il fallait exécuter la sentence.
Devant le mur du cimetière, les soldats et les miliciens tirèrent au sort pour désigner qui tirerait. On demanda au Père comment ils devaient tirer, et s’il fallait lui bander les yeux, à quoi il répondit qu’ils fissent comme ils voulaient, puis il demanda à avoir les yeux bandés, tout cela avec un calme impressionnant.
Tenant son crucifix entre les mains, il le baisait et disait des mots de miséricorde, de bonté, de pardon envers tous ceux qui allaient lui enlever la vie. Au moment de mourir, il pardonna encore à ses bourreaux, les bénissant et leur montrant son amour fraternel.
Une première décharge fit tomber le Religieux, mais il n’était pas mort. On rappela les miliciens, qui à leur tour interrogèrent le médecin : ce dernier constata qu’effectivement le Religieux n’était pas mort, et les miliciens tirèrent à nouveau.
C’était au matin du 7 septembre 1936.
Gregorio-Tirso Sánchez Sancho fut béatifié en 2007.