Romain de Rouen
585-639
Romain a été nanti d’une biographie trop tardive au goût des historiens.
En recueillant cependant ce qui semble fondé historiquement, on peut dire qu’il naquit vers 585 au château des Rochettes (Wy-dit-Joli-Village, act. Val-d’Oise), d’une famille aristocratique dont l’ancêtre fut au service du Childéric 1er (440-481). Ses parents s’appelaient Benoît et Félicité.
Longtemps stérile, Félicité fut enfin exaucée dans sa prière et Romain naquit, annoncé par une apparition angélique.
Il grandit à la cour, où il eut pour collègues Dadon (Ouen) et Eloi (v. 24 août et 1er décembre). Avec eux il apprit les règles du Droit et d’une saine administration.
En 631, il fut choisi pour être le vingt-troisième évêque de Rouen.
Quelques détails intéressants ont illustré cet épiscopat.
De prime abord, Romain aurait fait raser un temple dédié à la déesse Vénus. Une autre fois, il se trouva devant un temple païen sur lequel dansaient des diables ; Romain les invectiva, les chassa et le temple s’effondra.
Lors d’une cérémonie de consécration de fonts baptismaux, le vase du chrême se cassa : Romain ramassa les morceaux et le chrême retourna dans le vase rénové.
Romain mit fin aux inondations dévastatrices de la Seine.
Il fit bâtir un hospice pour les voyageurs ; puis une église Saint-Nicolas à Guiry-en-Vexin, là où il venait se recueillir auprès d’un saint ermite.
Un jour qu’il priait dans cette solitude, une «pauvre femme» vint solliciter l’hospitalité. A peine introduite, elle provoqua Romain qui, invoquant la protection divine, fit disparaître ce démon de l’adultère.
Mais surtout, on raconte comment Romain fit disparaître un «dragon» qui dévastait le pays. Il obligea la bête à venir se prosterner devant lui, la fit lier et ramener dans la ville où on la brûla. L’homme qui aida Romain pour ce «travail» était un condamné à mort, qui fut grâcié. Telle fut l’origine du privilège qu’il accorda au chapitre de Rouen : chaque année, les chanoines pouvaient grâcier un condamné à mort ; par la suite, celui-ci était alors admis à soulever et porter la châsse des reliques de s.Romain. On est heureux d’observer là la miséricorde que peut montrer l’Eglise au nom de Dieu.
Romain aurait eu une extase où Dieu lui annonçait la date de sa prochaine mort.
Il mourut vers 639.
Son successeur fut, justement, ce Dadon qui prit le nom d’Audœnus ou Ouen.
On remarqua que la rue où se trouvaient les reliques de Romain à Rouen n’était jamais rejointe par les crues de la Seine. Saint Romain, patron de la ville de Rouen, est invoqué pour sauver les fous, les noyés.
Saint Romain de Rouen est commémoré le 23 octobre dans le Martyrologe Romain.