Waltheof de Melrose
1095-1159
Waltheof (ou : Waldef, Waldeve) était né vers 1095, de Simon de Senlis, comte de Northampton et de Huntingdon, et de Maud, comtesse de Huntingdon. Par sa mère, il était parent de Guillaume le Conquérant ; son grand-père maternel portait déjà ce prénom de Waltheof.
Il avait un frère aîné, Simon.
Lorsque leur père mourut, ils étaient tous deux mineurs. Leur mère épousa en secondes noces la roi d’Ecosse, David, à la cour duquel furent élevés les deux garçons. Ils y connurent Aelred, le futur abbé de Rievaulx (v. 12 janvier), avec lequel Waltheof se lia de profonde amitié.
Le garçon n’aimait pas les jeux ni la chasse ; il se retirait pour lire ou prier.
Un jour qu’une fille de la cour lui avait donné gentiment un anneau, on jasa. Waltheof jeta au feu l’objet des bavardages mondains.
Il quitta l’Ecosse et vint chez les chanoines de Saint-Augustin de Nostell (York), vers 1130, fuyant les ambitions de son beau-père de le faire nommer évêque. Il sera nommé prieur de Kirkham, nouveau prieuré fondé vers 1122.
C’est à Kirkham qu’il eut l’occasion, en célébrant la Messe de Noël, de voir un instant l’Enfant-Jésus à la place de l’Hostie consacrée.
En 1140, il refusa encore l’offre de l’évêché d’York, et refusera toujours les offres qu’on lui proposera par la suite.
Recherchant toujours plus le silence et la solitude, il rejoindra en 1143 les cisterciens de Wardon, puis de Rievaulx, dont l’abbé était son cher ami, Aelred.
En 1148, il fut nommé abbé à Melrose, une abbaye qui dépendait de Rievaulx.
Waltheof se montrait doux pour ses moines, sévère pour lui-même. A la moindre peccadille, il recourait à son confesseur et se faisait battre de verges ; on trouvait qu’il était un pénitent bien fatiguant. Il tenait à ce qu’on l’avertît de ses manquements. Il parlait avec simplicité et modestie. S’il voyageait, c’était en petit équipage, aussi réduit que possible. Ses aumônes étaient abondantes ; en temps de disette, il rationna ses moines pour nourrir les pauvres. C’était un homme que l’on sentait habité par l’Esprit-Saint.
Il mourut vers 1159, le 3 août, après une dure maladie.
Des miracles s’étant vérifiés, on ouvrit sa tombe en 1170 et en 1206, et on retrouva son corps intact.
Waltheof, cependant, n’a pas été canonisé officiellement et n’est plus mentionné dans le Martyrologe.
L’abbaye de Melrose ne présente actuellement que des ruines, assez imposantes pour imaginer la splendeur de l’édifice ancien.